blé Bilan des moissons de blés bio et CRC
FranceAgriMer (pour le blé tendre bio) et Filière CRC (blé tendre CRC) ont communiqué les résultats de leur enquête sur la moisson 2022. Que ce soit en qualité ou en quantité, les blés certifiés devraient répondre aux attentes du marché.
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FranceAgriMer a présenté, le 12 octobre, dernier son enquête annuelle sur la qualité technologique des blés tendres conduits en agriculture biologique récoltés en 2022. Organisée avec Arvalis – Institut du végétal, cette étude repose sur un plan d’échantillonnage représentatif de la production française. Les prélèvements se font à l’entrée des silos de stockage, avant tout travail du grain.
La teneur en protéines s’établit à 11,1 % en moyenne nationale, proche de la moyenne 2021 en bio (11,3 %) et de la moyenne 2022 en conventionnel (11,4 %). Ce chiffre reste satisfaisant, d’autant que 43 % des blés présentent un taux supérieur à 11 % (critère d’entrée en classe « supérieur »). Le poids spécifique moyen est de 77,3 kg/hl, un résultat également correct (plus élevé que celui de 2021 et proche du chiffre en conventionnel). « La teneur en eau atteint 12,7 %, contre 13,9 % en 2021.
Du bon blé bio
Cette année, les blés bio récoltés sont donc plutôt secs et aptes à une bonne conservation. Avec des conditions météorologiques globalement chaudes et sèches au moment de la moisson, il n’y a pas eu de dégradation du temps de chute de Hagberg due à une germination des grains (92 % des blés présentent un temps supérieur à 240 sec.). La force boulangère W, très hétérogène, est de 165, avec près de 30 % des lots se situant entre 120 et 150. Le test de panification (type pain de tradition) donne des résultats globalement satisfaisants, avec une belle mie crème, un bon volume au four et un bon comportement des pâtes au façonnage », explique Chatou Laouan, chargée d’études FranceAgriMer. La qualité des blés bio 2022 ne posera donc aucun problème pour les meuniers et fabricants d’ingrédients. Sur la quantité, les acteurs de la panification bio devraient aussi avoir ce qu’il faut. La récolte de blé bio français s’élèverait à 415 000 tonnes en 2022 (contre 394 067 t en 2021) : un nouveau record !
Une belle campagne CRC
Du côté de la filière CRC (Culture raisonnée contrôlée), les données recueillies sont quasi-définitives. « Les tendances pour 2022 sont très correctes concernant les blés récoltés certifiables en CRC, note Marc Bonnet, directeur général du GIE Filière CRC. Nous atteignons un volume de 550 000 t (dont 540 000 t de blé tendre, 3 000 t de blé dur et 8 000 t de seigle), ce qui devrait combler les attentes en hausse du marché français. Nous sommes toutefois un peu en-deçà de la récolte de 2021, dont le volume atteignait 600 000 t, une très bonne année ! Ce léger repli s’explique par un recul des surfaces cultivées (-5 %) et des agriculteurs engagés dans la filière (-5 %), mais aussi par une baisse du rendement à l’hectare. L’année 2021 ayant été assez exceptionnelle, les blés récoltés n’ont pas tous été écrasés. Le report des stocks et le raisonnement en filière ont incité les organismes stockeurs (OS) à adapter les contrats CRC, d’où la diminution constatée sur la mise en culture. La perte de rendement à l’hectare est liée aux conditions de sécheresse qui ont pénalisé la formation et le remplissage des grains. Nous constatons cette année que le rendement en CRC est assez éloigné du rendement national en conventionnel (qui affiche pour sa part un résultat meilleur que l’année dernière). Le chiffre national a en effet été tiré vers le haut notamment par des régions comme les Hauts-de-France (région leader sur le blé), où la filière CRC est encore peu représentée (le CRC est présent surtout en Bourgogne, en Auvergne et à l’Ouest). »
Une qualité correcte
Sur la qualité, aucun souci non plus. Rappelons que les blés cultivés selon le cahier des charges CRC doivent passer l’épreuve de la certification. « Certains lots candidats sont en effet déclassés suite à des problèmes de qualité survenus en post-récolte. Par exemple, l’année dernière, nous avons enregistré 7,5 % de déclassement…, ce que nous nous attelons à améliorer en renforçant la communication avec les OS. Sur la qualité boulangère, les résultats sont satisfaisants. En moyenne, nous atteignons un taux de protéines dans la moyenne nationale (11 %). Ce taux est plus élevé dans le Sud et très hétérogène au Nord. Avec un printemps très sec dans certaines régions, il n’y a pas eu de troisième dose d’azote dans certaines zones (l’application implique en effet des conditions humides pour une bonne assimilation par les plantes [NDLR]). Cet apport a pu manquer au moment où le grain en avait besoin. Toutefois, le poids spécifique est bon (signe d’une bonne santé des plants et des grains) et le temps de chute de Hagberg également (absence de blés germés). Les essais en panification sont très corrects également », explique Marc Bonnet. Avec la compétence des OS sur le travail du grain, que ce soit en panification bio ou CRC, les boulangers et les meuniers n’auront aucun problème cette année.
Armand TandeauPour accéder à l'ensembles nos offres :